Le Summer Body : le corps est un concept flou
Un matin de mai, quelque part entre un rêve de jeunesse et une douleur lombaire, Daniel, 52 ans, s’éveille avec une idée en tête : "cette année, je serai une huître sculptée."
Il voulait dire "statue grecque", mais il a mal dormi et il confond les métaphores.
Le plan : suer. La réalité : fuir.
Daniel s’est inscrit à une salle de sport baptisée "Gladiator Fit Zone". Il y est allé une fois. Il s’est endormi dans un sac de frappe. Depuis, on l’appelle “le moine silencieux”. Il a tenté aussi les smoothies verts, du jus de Shrek protéiné farci au thé matcha. Et gustativement, c’est une punition médiévale. Note sur 20 : 6 (3 points pour l’effort, 2 pour la dépression, 1 pour avoir crié “je suis une betterave libre” au supermarché bio.)
France vs. Angleterre : duel de philosophies molles
En France, le corps d’été est un combat. On souffre avec panache. On court, on rame, on transpire des convictions. “Si tu veux être beau, il faut souffrir”, disait mamie Josette en s’épilant les aisselles avec une râpe à fromage.
En Angleterre, c’est l’inverse. Le corps est un contenant. Tant qu’il peut porter un imper et manger un rôti sans s’éventrer, il est fonctionnel. L’idée d’un summer body les fait rire ; un rire court, discret, un peu humide, comme la météo.
Daniel abandonne… ou transcende ?
Au bout de trois semaines de diète, Daniel a eu une révélation mystique. En regardant une motte de beurre tomber au ralenti sur sa moquette, il s’est dit : “Et si mon corps, c’était juste une manière d’être présent ?”. Depuis, il vit en sandales, mange selon la lune, et pratique yoga inversé, ce qui consiste à rester debout mais penser très fort avec les pieds. Il a fondé un mouvement : le "Slow Summer Body", ou comment prendre du gras à vitesse philosophique. Le slogan ? “Le gras, c’est de l’amour qui a oublié où aller.”
Conclusion en slip et en sagesse
Arrêtons tout. Le summer body, c’est comme vouloir épiler un nuage. C’est poétique, mais c’est flou. Ton corps n’est pas un champ de bataille, c’est un parc d’attractions légèrement défraîchi : les manèges grincent, mais on peut encore y crier de joie.
Et puis si on te juge sur la plage, rappelle-toi : Dieu a créé l’homme à son image, mais il a ensuite conçu la raclette. C’était un piège.
Vise le maillot de bain mental. Il ne serre jamais, et il va avec tout.