Un mardi 2 janvier, c’est nul comme la fin des vacances d’été.
Il faut se remettre à tout alors que t’as encore l’estomac dans la cave et l’esprit entre deux chaises.
La chaise d’avant, 2023, et celle d’après, toute neuve toute belle avec ses chiffres pairs.
Pendant des jours t’auras le plaisir de dire « bonne année ! » à des gens par dizaines, parce que c’est plus sympa que « cordialement » ou « A+ ». Il y a quelque chose de l’ordre de l’espoir inquiet mais joyeux, de la superstition maîtrisée, dans ce “bonne année”. Au fond on n’y croit pas trop mais c’est mieux qu’un coup de pied au cul. Allez Maurice, allez Natacha, on se le dit tous ensemble, cela fera fuir le diabète ! Tu peux le dire aussi à tes prospects, ça fait mec sympa qui s’autorise des trucs. Aux commerçants, ça crée du lien. Au pompiste, il en a vus d’autres…
Rapidement c’est le 3 janvier, puis le 4, et avant même que tu t’en sois rendu compte on est aux vacances de février, il y a des oeufs de pâques en tête de gondole chez Auchan et Hidalgo chante la marseillaise sur un chantier pas fini près du Pont des Arts.
Ça filoche, la vie, comme des vacances d’été.
On se cale sur le calendrier pour prendre des repères et stopper un instant le rouleau compresseur. On se fait des souvenirs communs, pour ne pas laisser chacun seul devant l’effrayante responsabilité du temps qui passe. « Tu te souviens du 31, 2023 ? On était à Amsterdam !”.
Il faut savoir qu’un 31 à Amsterdam, c’est l’anarchie ! T’as l’impression que c’est la guerre. Les gens tirent leurs propres feux d’artifice, où ils veulent et quand ils veulent, à partir de 22h et jusqu’au lendemain. Rajoute une pluie de ouf, un petit vent glacé, des vélos meurtriers par milliers, des effluves de weed et tu te retrouves avec un cocktail détonnant, à la fois sulfureux et humide.
Le lendemain c’est déjà le 2 et on a nettoyé les trottoirs.
Bientôt ce sera Noël.
Je ne fais pas le malin, je souhaite bonne année comme tout le monde, c’est convivial. Je me souviens qu’en janvier 2022 je l’avais souhaité à un pote qui habitait Kiev. Deux mois avaient suffi pour que le “bonne année” soit pulvérisé. Quand à lui… Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Il faut y croire les amis, qu’on va passer une bonne année. Il faut continuer à se le dire comme on dit bon appétit ou dors bien. On sait bien que cela ne changera rien, mais ça montre qu’on pense à l’autre et qu’on est ensemble dans la même galère.
C’est quoi une bonne année au fond ? C’est une année sans décès. Pas de problèmes de santé. De quoi vivre. Des belles vacances de temps en temps et des projets. Des amis pas très loin, la famille, et l’amour qui survit à tout cela.
Moi tu me donnes ça comme programme et je peux desserrer l’interfessier jusqu’à l’année prochaine.
Happy new year :)
L’essentiel, toujours et encore…
D’accord, d’accord 😉
Happy One Sir!